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Dim 15 Mai 2011 - 7:27
La réponse à la consultation sur le relâcher de lynx de la Fédération Départementale des Chasseurs du Jura

Monsieur le Directeur,
La Fédération Départementale des Chasseurs du Jura a toujours considéré que le lynx faisait partie du patrimoine naturel de notre département. Réintroduit en Suisse et ayant colonisé la partie française du massif jurassien dans les dernières décennies du XX ème siècle, il s’est peu à peu imposé dans le paysage jurassien. Contrairement aux mensonges largement diffusés par tous ceux qui refusent la chasse et qui tentent régulièrement d’accréditer des thèses décrivant le chasseur comme un opposant forcené aux espèces protégées, nous n’avons jamais revendiqué son éradication : notre sens des responsabilités, associé au titre de notre reconnaissance – depuis 1979 – d’association agréée au titre de la protection de la nature, nous conduit à davantage de discernement dans nos propos que d’autres associations qui ont obtenu plus tardivement que nous cette reconnaissance.

Cela n’empêche pas, aujourd’hui, d’entendre de nouveau le couplet habituel de tous ceux qui se rassemblent sous la bannière anti-chasse, comme si les représentants de cette activité, pourtant reconnue par la loi, dont les effets bénéfiques sont largement avérés pour la biodiversité, n’avaient aucune compétence pour parler de cet animal. Nous faisons pourtant partie du réseau lynx et les chasseurs sont à l’origine de la majorité des observations relatives à cet animal. Depuis des années, nous menons nous aussi, en collaboration avec d’autres organismes, des actions pour mieux comprendre la biologie du lynx, dans son comportement, ses déplacements, sa répartition, sa dynamique, …C’est sans doute pour cela que notre dernière étude à partir de pièges photographiques a tellement pu gêner les partisans des idées toutes faites que certains des appareils ont été détruits !

C’est aussi pourquoi nous nous sentons donc largement légitimes pour exprimer notre point de vue dans le cadre de la consultation relative au relâcher de deux spécimens de cette espèce, au-delà des simples aspects affectifs vis-à-vis de l’animal ou d’une culture de la faune sauvage à la Walt Disney comme nous avons pu en voir bien des aspects dans le cadre des affirmations sur le lynx.

Comme cela a été exprimé par la Fédération Nationale des Chasseurs dans son livre blanc sur les prédateurs, la situation d’espèce protégée dont bénéficie le lynx actuellement n’empêche pas d’envisager des évolutions quant au statut de cet animal. Nous avons toujours défendu le principe que tout animal devait être géré par l’homme qui doit adapter la réglementation à sa situation : le protéger quand il est menacé, le prélever quand c’est possible, le réguler quand c’est nécessaire. C’est ainsi qu’on protège et développe tout ce qu’on rassemble aujourd’hui sous le nom de biodiversité, qui ne doit pas se résumer à quelques espèces emblématiques qui seraient intouchables mais qui doit prendre en compte les évolutions naturelles, les interactions entre espèces, et bien sûr les activités humaines. Il semble que nos voisins suisses évoluent dans ce domaine plus vite que nous – ou font preuve d’un pragmatisme plus avéré - quand ils viennent de décider des possibilités d’intervenir sur des espèces prédatrices, pourtant protégées, mais dont le développement peut causer des problèmes sur des populations sauvages ou domestiques.

Le fait de contrôler des populations, d’éviter des problèmes liés à un surnombre n’a jamais été le signe d’une volonté de le détruire à tout prix. Cela est d’autant plus vrai quand le statut de l’espèce ne le met pas en danger, si on s’en tient par exemple à un extrait du bulletin du réseau lynx n°14 d’avril 2008 :« A partir de l’analyse conjointe des indicateurs de tendances spatiale et de l’ordre de grandeur estimé des effectifs on peut caractériser le statut de conservation du Lynx en France pour la période 2005-2007. Sur le plan numérique, les effectifs estimés correspondent à ce qui est habituellement considéré en biologie de la conservation comme une « petite population ». Toutefois de tels effectifs, si on les combinait, dans un modèle calculant les risques d’extinction démographique, à des paramètres de survie et de fécondité ne serait-ce que moyens, conduiraient à un risque théorique de disparition très faible (de 5% à 5 ‰ sur 100 ans).

Sur le plan de l’aire de répartition régulièrement détectée, l’évolution constatée est toujours globalement positive. Le noyau vosgien de présence régulière, même s’il est de superficie modeste, poursuit sa lente progression; de plus en plus d’éléments incitent à penser que des connexions démographiques pourraient s’opérer avec le noyau jurassien (franco-suisse) dans les années à venir (via le Doubs et /ou le Jura alsacien). Le noyau alpin de présence régulière se développe, grâce en partie à ses connexions avec le noyau jurassien, mais reste encore de superficie très limitée. La combinaison de l’évolution positive de l’aire de présence régulière (globalement + 11%), à l’ordre de grandeur estimé des effectifs totaux (environ 140 en moyenne, sans tenir compte des aires de présence récentes), suggèrent un statut de conservation plutôt favorable. »

Nous nous trouvons donc devant une situation où l’animal n’est pas menacé, surtout si on considère que cet article a déjà 3 années et que depuis cette date, l’espèce s’est développée. La presse ne se faisait-elle pas dernièrement l’écho d’observations hors du massif jurassien, ce qui contredit de façon formelle l’argumentaire présenté en faveur du relâcher qui dit que « Leur habileté réduite à traverser des barrières majeures telles que les autoroutes clôturées empêche la colonisation naturelle de zones favorables encore inoccupées dans le paysage fragmenté du Jura. L’évolution de la dispersion de Fario (lynx 13) est un exemple très concret dans ce domaine. »

L’espace jurassien est donc bien plus largement occupé qu’on veut bien le faire croire. La dernière attaque dont a été victime un éleveur dans la côte de l’Heute le mois dernier montre bien qu’on est très éloigné des zones de la haute chaîne jurassienne et que l’espèce bénéficie d’une dynamique qui se poursuit …

C’est pourquoi la Fédération Départementale des Chasseurs du Jura est opposée à tout relâcher de lynx, et ceci pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, et les exemples cités plus haut le montrent, l’espèce n’est pas menacée mais est au contraire dans une phase d’expansion. C’est l’association Athénas qui le démontre elle-même : sur 19 lynx recueillis de 1989 à 2010, 11 (soit 57,8 %) l’ont été dans les 5 dernières années. Si l’espèce était en régression, le nombre d’animaux recueillis n’augmenterait certainement pas. Le fait d’avoir connaissance de collisions de plus en plus nombreuses, des observations visuelles de plus en plus fréquentes montrent bien que le lynx continue de se développer dans le Jura.
Il est par d’ailleurs bizarre d’affirmer que « le relâcher de ces deux jeunes apportera une compensation partielle à la mort de deux mères adultes ». doit-on considérer que toute espèce sauvage doit ainsi être remplacée, quel que soit le phénomène à l’origine de la disparition ?

De plus, affirmer « que l’impact de ces relâchers sera bénéfique pour le milieu naturel et la faune qu’il héberge dans le sens où ils contribueront à maintenir des relations prédateurs/proies équilibrées. » montre une méconnaissance totale de l’évolution des ongulés dans la zone jurassienne où vit le lynx. Les populations de chevreuils, de chamois – que les chasseurs ont su gérer - ont largement diminué depuis l’installation du lynx dans ces zones. La relation proies/ prédateurs n’obéit pas à des calculs purement mathématiques et nos observations, comptages, nous montrent les effets négatifs de la présence du prédateur de ces animaux : comportement plus nerveux, décantonnement de hardes, stress causant des avortements,…
Les prélèvements sont tels qu’il n’y a pas besoin de remettre des animaux dans le milieu naturel : l’accroissement démographique naturel suffit amplement.

Le second aspect tient aux aspects réglementaires. Au moins un des deux lynx a été capturé sans autorisation. L’effet d’urgence mis en avant « La capture doit être envisagée comme une mesure conservatoire urgente pour l’individu, ainsi qu’une mesure visant à préserver la l’ordre et la sécurité publics (divagation en zone habitée, interactions probables avec animaux domestiques)…il s’agit d’un moyen de conservation de l’espèce venant partiellement compenser la disparition d’un adulte reproducteur en raison de facteurs anthropiques. » n’a aucune raison d’être dans le cas présent puisqu’il a fallu piéger l’animal : il n’était donc pas dans un état tel que la capture était indispensable.

Ajoutons que la façon dont est nourri l’animal en captivité interpelle : il est précisé que « Ces expérimentations de mises à mort par le jeune sont faites à titre d’euthanasie sur des chevreuils ou chamois blessés suite à des collisions ou par des chiens errants et dont le pronostic de relâcher est défavorable (éventrations, fractures ouvertes des membres). Elles permettent au jeune de prendre de l’assurance et ainsi, de compenser en nature son désavantage pondéral par une rapidité et une maîtrise accrues. N’ayant pas d’échappatoire, les ongulés en espace clos semblent manifester davantage de combativité, et de ce fait, leur mise à mort peut présenter une réelle difficulté que le jeune doit surmonter. »

Outre l’aspect inadmissible de mettre un animal, sauvage, vivant, dans une telle situation, se pose un deuxième aspect réglementaire. Le chevreuil, le chamois, sont des animaux soumis à plan de chasse : leur capture, leur transport, obéissent à des règles bien établies. Comment des animaux vivants ont-ils pu ainsi aboutir dans de telles situations pour servir à ces tristes finalités ? Etaient-ils autant condamnés qu’on le dit quand on écrit qu’ils manifestaient de « la combativité « ? Si on se souvient d’un épisode datant de deux ans où cette même association a mobilisé les pompiers pour récupérer un chamois qui ne souffrait en fait de rien d’autre que de vivre dans le milieu naturel, et qu’on a fait mourir dans de douloureuses circonstances, le diagnostic qui est ainsi posé sur une espèce sauvage peut sans doute laisser à désirer…

Quoi qu’il en soit, l’animal a été recueilli de façon illégale, il a été nourri par des animaux sauvages de façon tout aussi illégale. Nous avons toujours condamnés sans équivoque possible le non respect de la réglementation, d’où que l’infraction vienne, que ce soit pour des espèces chassées ou protégées. Nous le faisons de la même façon aujourd’hui : le relâcher d’animaux ayant bénéficié d’illégalités répétées serait un formidable cautionnement des actes illégaux, ce que nous ne pouvons admettre. L’administration n’est-elle pas garante du respect de la réglementation ?

Un autre aspect tient aux aspects humains liés à ces relâchers. On dit qu’il y a l’accord des propriétaires. A-t-on pris celui des élus des communes où ils doivent avoir lieu ? Même si l’aspect « secret » qui entoure les lâchers est bien avéré, n’est-il pas de nature à susciter des réactions, et pas seulement chez les chasseurs ? L’argent public – le financement provient de subventions directes ou indirectes- a déjà servi lors des derniers lâchers et les résultats figurent déjà dans l’argumentaire. Est-ce utile de suivre tous les lynx si on prend déjà comme bas avérée ce qui a déjà été réalisé ? Les fonds utilisés pour cette opération a déjà amené ici et là des réflexions peu favorables. Je rapporte une interrogation entendue localement, mais est-ce anormal quand « le coût correspond à celui du salaire d’un enseignant débutant dans une région où on ferme des écoles » ? Toute comparaison n’est pas raison, mais ces attitudes traduisent bien un risque d’opposition locale.

Enfin, rappelons que chez les grands prédateurs, la mortalité des jeunes au moment de leur prise d’autonomie est importante et constitue un phénomène purement naturel. Elever des animaux sauvages en captivité et vouloir les relâcher constitue l’acte le plus artificiel qu’on puisse imaginer. Quelles que soient les finalités de tels actes, cette démarche illustre les excès de l’aspect sacralisé donné aux grands prédateurs dans notre pays ; ils sont intouchables, sauf pour quand l’homme les soigne, non plus comme des animaux, mais quasiment comme des êtres humains : visite médicale, vaccins,…

Il y a là une vision des rapports homme – animal qui pose le problème de l’intervention : si on considère qu’on peut intervenir en sa faveur au nom d’une certaine philosophie, il faudra admettre également qu’on puisse intervenir pour sa régulation quand elle est nécessaire. Jouer aux apprentis sorciers n’a pas de justification sur une espèce dont le statut de conservation, les conditions de reprise, les arguments avancés en faveur du relâcher, n’ont pas de consistance avérée. D’un point de vue biologique, réglementaire ou sociologique, rien ne justifie une telle approche : c’est pourquoi nous y sommes opposés. Nous ne faisons par cette démarche que demander l’application entière de l’arrêté du 9 avril 2010 interdisant sur tout le territoire métropolitain l’introduction de spécimens vivants de certaines espèces d’oiseaux vertébrés protégés en application des articles L 411-1 et L 411-2 du Code de l’Environnement qui précise, dans son article 2, que le lynx boréal est concerné par cette interdiction d’introduction volontaire dans le milieu naturel.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes salutations distinguées.
Christian LAGALICE Président de la Fédération Départementale des Chasseurs du Jura, Président de l’Association nationale des fédérations de Chasseurs

Source : http://www.acafc.net/article-reponse-de-la-fdc39-a-la-consultation-sur-le-relacher-de-lynx-73860372.html
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Dim 15 Mai 2011 - 11:03
merci de l'info forus j'en et appris un peu plus sur le lynx La réponse à la consultation sur le relâcher de lynx : FDC39 Wink

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Dim 15 Mai 2011 - 11:23
merci pour l'info
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Dim 15 Mai 2011 - 11:33
Merci pour l'info en espèrant que les autorités suivent ces conseils éclairés La réponse à la consultation sur le relâcher de lynx : FDC39 Wink

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Dim 15 Mai 2011 - 12:55
Chacun d'entre vous peut réagir en envoyant un email à la dreal

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Dim 15 Mai 2011 - 20:23
Merci pour l'info
Adrien
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Dim 15 Mai 2011 - 21:13
Merci pour l'info Nico, je mets ça en ligne sur le site ! La réponse à la consultation sur le relâcher de lynx : FDC39 Wink
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